En France, créer son entreprise quand on est encore étudiant n’est plus une exception. L’entrepreneuriat fait désormais partie du parcours académique, parfois même dès le lycée. Chaque année, de nombreux jeunes porteurs de projets se lancent dans la création d’entreprise sans attendre d’être diplômés. Malheureusement, je trouve à titre personnel que l’on sous-estime l’importance de ce moment de vie stratégique, car il reste difficile de structurer un projet entrepreneurial solide, compatible avec les études et les contraintes qui gravitent autour de la scolarité (logement, obligations liées au CROUS, etc.).
Je me suis donc dit qu’un petit état des lieux adressé aux jeunes entrepreneurs ne serait pas superflu, ne serait-ce que pour mieux se préparer et bâtir une stratégie solide avant de se lancer en tant qu’étudiant.
Pourquoi entreprendre pendant vos études ?
Un étudiant-entrepreneur n’agit pas par hasard. Le projet naît souvent d’une idée issue d’un stage, d’un travail universitaire, d’une formation ou d’un besoin observé sur un marché. Et cette phase d’études offre un luxe rare, à savoir du temps pour tester une activité, apprendre, ajuster et se tromper. Cette période est presque un laboratoire entrepreneurial qui s’inscrit dans le prolongement logique du parcours académique.
Partout en France, les jeunes ont accès à des formations, à un réseau national et à de nombreux dispositifs. L’entrepreneur étudiant avance avec moins de charges, et le plus souvent sans cette pression immédiate de rentabilité.

Qu’est-ce que le statut d’étudiant-entrepreneur ?
Le statut d’étudiant-entrepreneur est une base majeure de la création d’entreprise pour un jeune encore en enseignement supérieur. Il donne accès à un accompagnement, à des formations dédiées et à une reconnaissance institutionnelle nationale. À noter que la demande peut être faite dès que le projet dépasse le stade de l’idée.
Mais surtout, ce cadre permet d’aménager les études, de substituer un stage par son entreprise, et de sécuriser un minimum l’impact administratif d’un tel projet. De même, ce statut a l’avantage de faciliter les échanges bancaires et les partenariats, qui peuvent être bien plus compliqués à ce stade de la vie, sans oublier les répercussions sur la crédibilité du dossier.
À ce titre, le SNEE ou le Pépite forment un réseau dense tout à fait apte à vous guider dans les formalités.
Comment choisir la bonne structure pour son entreprise étudiante ?
Il va de soi que la création d’une entreprise quand on est étudiant impose un choix de statut juridique cohérent. L’idéal reste évidemment de démarrer simplement. Une entreprise individuelle (micro-entreprise, etc.) ou une structure légère comme une SASU permettront de tester le marché sans prendre trop de risques, de générer un premier chiffre d’affaires et de valider les compétences.
C’est un point d’autant plus important que le choix du statut influence également la fiscalité, les aides possibles, l’accès au logement et parfois le lien avec le CROUS. Autant d’éléments qui doivent être pris en compte pour que l’étudiant anticipe la compatibilité de son projet avec ses études et son cadre de vie. Après tout, créer une entreprise, ce n’est pas seulement déclarer une activité en ligne. C’est aussi penser au parcours, à sa vie personnelle et à l’évolution future de l’activité.
Pourquoi se faire accompagner pour sécuriser le projet ?
Aucun entrepreneur, surtout jeune, ne devrait avancer seul. En effet, l’accompagnement constitue le facteur clé de réussite en matière d’entrepreneuriat étudiant. Le mieux est de bénéficier d’un accompagnement mixte, avec mentorat, experts et réseau d’entrepreneurs. Et cela tombe bien, car le réseau Pépite, les programmes nationaux et les incubateurs universitaires jouent ce rôle à tous les niveaux.
Quoi qu’il arrive, si vous comptez vous lancer dans la création d’une entreprise en étant encore aux études, ne négligez pas cet aspect. L’accompagnement dont vous tirerez profit sera salutaire pour structurer votre dossier, travailler le business model, anticiper vos aides et professionnaliser votre démarche. Croyez-moi, pour un étudiant, le regard d’un entrepreneur expérimenté peut tout changer, en vous aidant notamment à concilier votre vie, vos études et votre activité.
Comment financer une entreprise quand on est étudiant ?
Le financement est une inquiétude majeure de tous les entrepreneurs, mais sans doute encore plus chez les étudiants entrepreneurs. Heureusement, il existe des aides et de nombreux leviers à activer. Concours nationaux, dotations Pépite, subventions locales, prêts d’honneur, crowdfunding, etc., ce ne sont pas les possibilités qui manquent, même si vous n’avez pas de fonds propres. De plus, il est possible de maintenir votre logement, votre bourse CROUS ou certaines aides sociales en fonction de la structure créée.
Et puis, comme nous l’avons vu plus haut, le statut d’étudiant-entrepreneur rassure les banques et les partenaires potentiels, en montrant que votre parcours est encadré.
Comment concilier études, vie personnelle et entreprise ?
Je ne vais rien vous apprendre en vous disant qu’une double vie d’étudiant et d’entrepreneur exige une forte discipline. Pour vous aider, essayez de voir votre année comme une succession de phases. Certaines périodes favorisent les études, notamment lors des examens, et d’autres votre business, surtout si votre projet dépend de la saisonnalité. Mais quoi qu’il arrive, ne faites surtout pas l’erreur de tout mener de front sans hiérarchiser vos priorités.
La chance que vous avez, c’est qu’aujourd’hui, l’enseignement supérieur reconnaît de plus en plus l’entrepreneuriat comme une formation à part entière. C’est notamment pour cette raison que vous pouvez substituer un stage, aménager votre emploi du temps ou même travailler en ligne sur votre projet.
En bref, créer son entreprise quand on est étudiant n’est pas un pari fou ni même un privilège. En France, tout est fait pour faciliter et rendre accessible un tel projet à ce stade de la vie. Les jeunes entrepreneurs sont ainsi de plus en plus nombreux à se lancer avant la fin de leurs études et à transformer leurs idées en entreprises durables. Pour autant, afin qu’il ne s’agisse pas d’une simple parenthèse à court terme, il est très judicieux de savoir s’entourer pour profiter d’un accompagnement et d’un réseau dignes de ce nom.



