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Comment créer son entreprise quand on est demandeur d’emploi ?

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Créer une entreprise pendant une période de chômage est un choix stratégique souvent mal compris, parfois mal accompagné, mais pourtant pleinement reconnu en France. Eh oui ! Trop de demandeurs d’emploi pensent encore que la création d’une activité signifie la perte immédiate de leurs allocations, de leurs droits ou de leur indemnisation. Or, c’est faux. Le système français a bien prévu des dispositifs, des aides et des mécanismes de maintien pour sécuriser tout projet de business dans ce contexte.

Mais, qu’en est-il à l’aube de 2026 ? Je vous propose de clarifier ce cadre en posant les bases et en voyant comment bénéficier intelligemment de ces prestations vis-à-vis de votre statut juridique.

Quelques généralités sur la création d’entreprise au chômage

Dans le cadre d’une création d’entreprise en période de chômage, le demandeur d’emploi devient entrepreneur, tout en restant rattaché à France Travail (anciennement Pôle emploi). Cela signifie concrètement que les droits ne s’annulent pas, mais qu’ils s’adaptent au projet.

Bon à savoir : La création de l’entreprise peut intervenir avant, pendant ou après un entretien avec France Travail, sans obligation de date figée.

Comme nous allons le voir ci-dessous, en France, un demandeur d’emploi qui décide de créer une entreprise peut soit conserver son allocation ARE, soit transformer une partie de ses allocations en capital via l’ARCE.

Le maintien des allocations chômage avec l’ARE

Le maintien de l’ARE, l’allocation d’aide au retour à l’emploi, est la solution la plus rassurante pour beaucoup de créateurs. Et pour cause, puisque ce dispositif permet de percevoir chaque mois une allocation, ajustée selon les revenus issus de l’activité.

France Travail applique en effet un calcul entre le montant de l’ARE et le revenu généré par l’entreprise. Tant que les revenus restent inférieurs à un plafond, le versement continue. Les droits non consommés, eux, sont mobilisables plus tard.

À noter que ce dispositif s’adresse aussi bien aux auto et micro-entrepreneurs qu’aux dirigeants de société. Aucun statut juridique n’empêche le maintien de l’indemnisation.

Ce système a l’avantage de protéger le projet pendant les premiers mois, à savoir la période la plus fragile pour une nouvelle activité.

L’ARCE : transformer ses allocations en capital

L’ARCE, l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise, repose sur une logique différente. Ici, le demandeur d’emploi choisit de convertir une partie de ses allocations en capital. Autre différence de taille, cette solution concerne uniquement les créateurs qui ont droit à l’ACRE.

De manière générale, l’ARCE correspond à 60 % du montant des droits ARE restants, versés en deux fois. Le premier versement intervient après la création de l’entreprise, alors que le second a lieu quant à lui six mois plus tard, sous condition d’activité toujours existante. De même, ce choix implique une radiation de France Travail (mais pas une perte définitive des droits).

Personnellement, je conseille l’ARCE aux entrepreneurs qui ont besoin de trésorerie immédiate pour des travaux, d’un investissement ou d’un lancement rapide de leur business. Après tout, ce capital permet d’accélérer le projet, sans attendre un revenu régulier.

Attention tout de même, car ce choix engage. Il suppose donc une vision claire des revenus, du plan financier et du statut. L’accompagnement devient ici capital.

Selon France Travail, 78 % des projets de création d’entreprise par des demandeurs d’emploi aboutissent en moins d’un an (26,8 % des créations).

L’ACRE, une exonération sociale qui sécurise le démarrage

L’ACRE est l’une des aides les plus puissantes pour un demandeur d’emploi en création d’entreprise. En effet, elle permet une exonération partielle des cotisations sociales pendant la première année d’activité, aussi bien en micro qu’en société.

L’ACRE réduit donc le poids des cotisations sur les revenus. Si pour un auto-entrepreneur, le taux est minoré selon la nature de l’activité, pour une société, l’exonération dépend du montant du revenu professionnel. De même, en dessous d’un certain seuil, l’exonération est totale, alors qu’au-delà, elle devient dégressive.

Attention, je vous recommande d’être très vigilant sur la date de création de votre entreprise, car elle détermine la durée réelle de votre exonération. Eh oui ! Une activité lancée en fin d’année raccourcit mécaniquement l’avantage. Le choix du calendrier doit ainsi faire partie intégrante de votre stratégie.

Le NACRE et l’accompagnement des créateurs demandeurs d’emploi

Le NACRE complète les aides financières par un véritable accompagnement. Il s’adresse aux demandeurs d’emploi, indemnisés ou non, ainsi qu’aux bénéficiaires de certaines allocations. Attention, ce dispositif s’organise au niveau régional.

C’est une solution idéale pour les créateurs qui se lancent dans un projet risqué et qui souhaitent mieux le structurer. En effet, le NACRE accompagne le montage, les étapes de financement, ou encore le développement de l’entreprise en elle-même. Sans compter qu’au détour de l’accompagnement, l’entrepreneur y apprend à sécuriser ses revenus, à anticiper les cotisations sociales et à renforcer sa crédibilité.

Il va de soi qu’un bon accompagnement évite les erreurs qu’une très grande majorité d’entrepreneurs débutants peuvent faire durant leurs premiers mois d’activité. C’est une solution d’autant plus intéressante que le dispositif NACRE s’étale sur 3 ans et est cumulable avec l’ACRE et l’ARCE.

Pour être éligible au NACRE, il est tout de même nécessaire de répondre à l’un de ces trois critères :

  • être demandeur d’emploi non indemnisé, inscrit à France Travail depuis plus de 6 mois ;
  • être éligible au RSA ou à l’ASS (l’allocation solidarité spécifique) ;
  • être éligible à l’ARE (l’allocation d’aide au retour à l’emploi) ou l’ASP (l’allocation de sécurisation professionnelle).

À noter que le demandeur doit choisir son organisme d’accompagnement, sous réserve que celui-ci soit conventionné.

 

Vous l’aurez compris, créer son entreprise quand on est demandeur d’emploi relève d’un choix réfléchi, mais bien soutenu. Entre l’ARE, l’ARCE, l’ACRE et le NACRE, de nombreux dispositifs permettent un retour progressif vers le travail, sans renoncer à ses droits. Contrairement aux idées reçues, le chômage n’est pas une fin, mais plutôt une belle opportunité pour un départ stratégique vers l’entrepreneuriat.

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Alexandre MARTIN
J'aime me présenter comme un 🛠️ Swiss Army Man 🛠️ du web, m'intéressant aussi bien au marketing digital, qu'à la rédaction, au storytelling, au développement web, au design ou encore à l'expérience utilisateur (UX). Après plus de 10ans en tant que responsable marketing digital du groupe Legal2digital, les formalités des entrepreneurs n'ont plus aucun secret pour moi ! Comptez sur moi pour tout vous dévoiler de leur vie secrète 😉 !
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