Accueil > Blog des formalités des entreprises > Formalités > Comment préparer une levée de fonds ?

Comment préparer une levée de fonds ?

Table des matières

Lorsqu’on parle de lever des fonds pour une entreprise, il ne s’agit pas uniquement d’une question d’argent. En effet, c’est aussi et surtout une opération stratégique qui engage votre projet, votre capital et votre temps. Que vous soyez à l’amorçage ou en phase de croissance, une levée de fonds peut véritablement accélérer votre développement. Mais attention, car elle ne s’improvise pas.

Si vous envisagez cette solution à plus ou moins court terme, je vous propose de faire le point pour savoir comment bien préparer une levée de fonds, étape par étape, en partant du pitch jusqu’au pacte d’actionnaires. Et vous allez le voir, il y a un certain nombre de pièges à éviter et beaucoup de questions à se poser. Car réussir une levée de fonds ne se limite pas à convaincre un investisseur ! Loin de là. Vous devez pouvoir construire un plan solide et crédible qui donne une vision claire de votre marché, de votre gestion et de vos objectifs.

Étape 1 : Préparer votre dossier de levée de fonds

Avant de vous lancer dans la recherche d’investisseurs, vous devez évidemment vous assurer que votre projet tient debout sur le papier. Et pour ce faire, vous n’avez d’autre choix que de constituer un dossier complet. Celui-ci doit notamment comprendre :

  • un pitch deck efficace ;
  • un business plan chiffré et réaliste ;
  • une table de capitalisation, ou cap table, qui démontre entre autres la répartition actuelle et future de votre capital ;
  • une estimation du montant à lever;
  • une première valorisation de votre société.

Notez que votre pitch doit capter l’attention de votre auditoire en moins de 5 minutes. Celui-ci doit comprendre le problème que votre produit ou service résout, mais aussi votre solution, la taille de votre marché et les raisons pour lesquelles votre équipe est la bonne.

Quant à votre business plan, sans surprise, il doit inclure un plan de financement, des prévisions de croissance, une étude de marché et une stratégie commerciale. Dans l’idéal, je vous conseille de rédiger un executive summary (une page maximum).

Une levée de fonds se prépare souvent sur plusieurs mois, avec de nombreuses réunions stratégiques et juridiques en amont du closing.

Étape 2 : Définir le bon montant à lever

Comment savoir combien lever ? C’est une question récurrente pour les entrepreneurs qui se lancent dans une levée de fonds. Or, il faut bien comprendre que la réponse n’est pas juste une question d’envie. C’est surtout une question de stratégie. Sur le principe, vous devez lever suffisamment pour tenir 12 à 18 mois, mais pas trop non plus pour ne pas vous diluer à outrance.

Dans votre plan de financement, il faut ainsi penser à inclure quelques postes clés, comme ceux liés aux recrutements, aux dépenses R&D, à la communication, aux équipements ou aux locaux, ainsi qu’aux frais juridiques de l’opération.

Ce qui est sûr, c’est qu’un bon investisseur attend de vous une vision claire de l’usage des fonds. Si vous levez 500 000 €, il doit comprendre pourquoi vous annoncez ce montant et pas un autre.

Gardez également à l’esprit qu’à chaque levée, votre valorisation est scrutée. Plus celle-ci est haute, plus les attentes le sont. Mieux vaut donc avancer par phases : seed, puis série A, etc. Les levées de fonds successives sont souvent la meilleure voie pour les startups.

Étape 3 : Trouver les bons investisseurs

La recherche d’investisseurs n’est pas un long fleuve tranquille et ne se fait pas au hasard. La première chose consiste bien entendu à viser des profils qui comprennent votre secteur, votre marché et votre modèle économique.

En fonction de vos spécificités, vous pouvez vous adresser soit à des business angels, souvent très utiles en amorçage, soit à des fonds d’investissement spécialisés (early stage, tech, impact, etc.), soit à votre propre réseau (parce que contre toute attente, des investisseurs peuvent se cacher dans votre entourage professionnel).

Si vous identifiez une personne qui semble correspondre à vos attentes, ne vous engagez pas dans un roman pour l’approcher. Envoyez simplement votre pitch deck et votre executive summary.

N’oubliez pas qu’un investisseur ne fait pas que vous donnez de l’argent. Il vous apporte aussi un réseau, une expérience et parfois même un accompagnement stratégique. Adressez-vous donc aux bonnes personnes, celles qui seront impliquées et qui auront une vraie valeur ajoutée pour votre projet.

Étape 4 : Négocier les conditions et formalités

Une fois le contact établi avec l’investisseur, place à la négociation. À ce stade, vous ne devez surtout pas vous précipiter.

Pour commencer, faites signer un NDA, ou contrat de confidentialité. Puis, passez à la lettre d’intention qui encadre les bases de l’investissement (montant, valorisation, part du capital cédé, etc.). Ensuite, c’est l’heure de la due diligence. Pendant cette phase, l’investisseur épluche votre dossier, votre activité et vos chiffres. Vous avez le devoir d’être totalement transparent et prêt à fournir tous les documents et toutes les données qui pourraient vous être demandés.

Enfin, une fois toutes ces étapes derrière vous, vous pouvez formaliser le tout dans un pacte d’actionnaires. Comme son nom l’indique, ce document définit les droits et devoirs des nouveaux actionnaires, les clauses de sortie, les règles de gouvernance, etc. Ne soyez pas négligent, car il encadre toute la vie future de votre entreprise ! Soyez donc raisonnable et faites-vous accompagner par un avocat spécialisé.

Étape 5 : Finaliser la levée, ou le closing

Vous avez trouvé votre investisseur, négocié votre pacte, et vous êtes prêt à lever les fonds ? Il vous reste à finaliser l’opération.

Par conséquent, il vous faut obligatoirement convoquer une assemblée générale extraordinaire (AGE) pour voter l’augmentation du capital. À cette occasion, de nouveaux statuts sont adoptés pour la société et les actionnaires sont officiellement intégrés.

Ensuite, les investisseurs signent les bulletins de souscription et versent les fonds sur le compte de l’entreprise. Une fois l’argent reçu, votre banque vous délivre un certificat de dépôt qui fait office de preuve de l’investissement.

Bien évidemment, une levée de fonds finalisée vous amène à entreprendre un certain nombre de formalités auprès de l’administration, comme vous le feriez pour n’importe quelle modification de vos statuts. Il s’agit entre autres de déposer vos nouveaux statuts au greffe, avec votre déclaration M2 et une attestation de publication dans un journal d’annonces légales (parce que oui, vous devez procéder à la publication d’une annonce légale pour faire suite à la modification de votre gouvernance).

 

Comme vous pouvez le constater, la levée de fonds répond à un processus complexe et quelque peu chronophage. Toutefois, au-delà du coup de pouce financier, elle entraîne une vraie transformation profonde de votre entreprise. Vous ne devez donc rien laisser au hasard. Prenez le temps de bien faire les choses !

Partager cet article avec votre communauté : 

LinkedIn
Facebook
X
WhatsApp
Email
Image de Alexandre MARTIN
Alexandre MARTIN
J'aime me présenter comme un 🛠️ Swiss Army Man 🛠️ du web, m'intéressant aussi bien au marketing digital, qu'à la rédaction, au storytelling, au développement web, au design ou encore à l'expérience utilisateur (UX). Après plus de 10ans en tant que responsable marketing digital du groupe Legal2digital, les formalités des entrepreneurs n'ont plus aucun secret pour moi ! Comptez sur moi pour tout vous dévoiler de leur vie secrète 😉 !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ces articles peuvent vous intéresser