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Aides à l’apprentissage : sous quelles conditions ?

Table des matières

Recruter un apprenti, c’est souvent un pari sur l’avenir. Et soyons francs, si l’État ne mettait pas la main à la poche, beaucoup d’employeurs n’iraient pas plus loin que l’entretien d’embauche. Les aides à l’apprentissage forment donc un vrai levier financier et stratégique.

Mais, dans quelles conditions votre entreprise peut en bénéficier ? La réponse n’est pas si simple qu’on pourrait le penser. Dates, montants, types de contrats, taille de l’effectif, niveau du diplôme, situation de handicap, promesses à tenir devant l’ASP, etc., la procédure est un labyrinthe administratif à elle toute seule.

Je vous propose donc de vous aider à y voir plus clair, pour vous permettre de recruter un apprenti en alternance en toute connaissance de cause et sans avoir de mauvaises surprises.

Aides à l’apprentissage : de quoi parle-t-on exactement ?

L’aide à l’apprentissage est une aide financière versée par l’État, via l’ASP (Agence de Services et de Paiement), aux employeurs qui concluent un contrat d’apprentissage avec un apprenti. Cette dernière est versée uniquement pour la première année du contrat et peut atteindre jusqu’à 6 000 euros (sous plusieurs conditions).

Sans rentrer dans les détails pour le moment, l’entreprise doit seulement transmettre le contrat à son OPCO (Opérateur de Compétences), qui le dépose ensuite auprès des services du ministère de la formation professionnelle. Ledit ministère transmet alors les contrats éligibles à l’ASP, qui enclenche le paiement mensuel de l’aide.

Attention, il ne suffit pas de signer un contrat d’apprentissage pour que l’entreprise encaisse l’aide. Celui-ci doit être conclu aux bonnes dates, concerner un jeune au bon niveau de formation, et englober des engagements précis sur l’insertion professionnelle ou l’alternance.

Selon le ministère du Travail, en 2024, 878 871 nouveaux contrats d’apprentissage ont été signés en France, soit une progression de +3,2 % par rapport à 2023.

Quelles entreprises peuvent bénéficier des aides à l’apprentissage ?

Toutes les entreprises peuvent conclure des contrats d’apprentissage, mais toutes ne peuvent pas prétendre aux aides dans les mêmes conditions.

Si vous dirigez une entreprise de moins de 250 salariés, vous êtes automatiquement éligible à l’aide, sans autre engagement, à condition de respecter les dates et critères de formation. Mais attention, même dans ce cas, certains contrats sont exclus.

Pour les entreprises de 250 salariés et plus, c’est une autre histoire. Vous devez en effet vous engager par écrit à atteindre un taux minimal de contrats d’alternance ou de professionnalisation dans votre effectif. Or, cet engagement est contrôlé. Si vous ne respectez pas vos promesses, l’ASP réclamera le remboursement de l’aide versée. Il ne suffit donc pas d’embaucher un apprenti ! Vous devez prouver que votre entreprise joue le jeu.

Quelles sont les conditions liées au contrat d’apprentissage ?

Le contrat d’apprentissage doit être conclu entre le 24 février et le 31 décembre pour que l’entreprise bénéficie de l’aide. Il doit aussi préparer à un diplôme ou titre professionnel allant du CAP au master (niveau bac+5).

En dehors de cette période, les conditions changent. Par exemple, entre le 1er janvier et le 23 février 2025, seuls les contrats qui visent un niveau bac ou inférieur sont éligibles (ou bac+2 en outre-mer).

Le montant dépend lui aussi de la situation. L’État peut verser jusqu’à 5 000 euros pour les petites entreprises, mais seulement 2 000 euros pour les grandes entreprises. En revanche, si l’apprenti est en situation de handicap, la somme peut atteindre 6 000 euros et être cumulable avec d’autres aides financières.

Quels engagements pour les grandes entreprises ?

Comme je l’ai évoqué un peu plus haut, si vous dirigez une entreprise de 250 salariés ou plus, vous devez prouver que vous participez activement à l’insertion professionnelle. En d’autres termes, vous devez atteindre au moins 5 % de contrats d’apprentissage ou de professionnalisation dans votre effectif annuel, ou 3 % d’alternants si vous avez progressé d’au moins 10 % par rapport à l’année précédente.

Vous devrez également signer un formulaire d’engagement, transmis par l’ASP, et le renvoyer dans un délai de 8 mois après la date de conclusion du contrat. Notez que ce formulaire est indispensable. Sans lui, vous ne recevrez rien.

Avec l’aide des services du ministère et de la DSN (Déclaration Sociale Nominative), l’ASP vérifiera les données de votre entreprise pour valider l’atteinte des seuils. Or, si les conditions ne sont pas remplies, l’ASP vous demandera un remboursement.

Quelle est la procédure pour bénéficier de l’aide ?

Une fois le contrat d’apprentissage signé, vous devez le transmettre à votre OPCO. C’est lui qui le dépose auprès du ministère du Travail, en charge de la formation professionnelle. Vous n’avez aucune autre formalité à faire à ce stade. L’ASP récupérera les données et vous notifiera automatiquement de l’attribution de l’aide.

Bon à savoir : Si l’apprenti est en situation de handicap, un justificatif vous est demandé.

Le versement de l’aide commence dès le mois suivant, avant le paiement du salaire de l’apprenti, puis se poursuit mensuellement. Mais attention, si vous n’êtes pas à jour dans votre déclaration sociale nominative, ou si l’ASP ne reçoit pas toutes les informations, le paiement sera bloqué.

Cas spécifiques : handicap et insertion professionnelle

Comme vu précédemment, un apprenti en situation de handicap ouvre droit à une aide majorée de 6 000 euros, quel que soit le contrat, le diplôme visé ou la taille de l’entreprise. Point intéressant, cette aide est cumulable avec celles proposées par d’autres organismes (Agefiph, région, etc.).

À noter qu’il existe aussi des dispositifs spécifiques pour les jeunes éloignés de l’emploi ou les alternants issus de quartiers prioritaires. Même si ces aides ne sont pas automatiques, elles peuvent compléter l’aide principale et considérablement alléger le coût salarial de l’apprenti.

 

En bref, les aides à l’apprentissage n’ont qu’un objectif : favoriser l’insertion professionnelle par le travail et la formation sur le terrain. Et en tant qu’employeur, vous avez un vrai rôle à jouer sur cet aspect de la société. Cerise sur le gâteau, vous pouvez même en tirer un avantage financier non négligeable.

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Alexandre MARTIN
J'aime me présenter comme un 🛠️ Swiss Army Man 🛠️ du web, m'intéressant aussi bien au marketing digital, qu'à la rédaction, au storytelling, au développement web, au design ou encore à l'expérience utilisateur (UX). Après plus de 10ans en tant que responsable marketing digital du groupe Legal2digital, les formalités des entrepreneurs n'ont plus aucun secret pour moi ! Comptez sur moi pour tout vous dévoiler de leur vie secrète 😉 !
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