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Qu’est-ce que l’EBITDA ?

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Quand on gère une entreprise, on doit parfois se coltiner des termes financiers venus d’ailleurs (le plus souvent de l’anglais), qui finissent par s’imposer dans les présentations, les audits ou les rendez-vous avec des investisseurs. Et justement, l’EBITDA fait partie de ces incontournables. Pas vraiment intuitif, cet indicateur est pourtant l’un des plus utilisés pour évaluer la performance opérationnelle d’une entreprise sans tenir compte de sa stratégie de financement ou de ses amortissements. Si vous voulez un jour lever des fonds, rassurer une banque ou simplement piloter votre activité, mieux vaut en comprendre les rouages.

Je vous propose donc de vous expliquer ce qu’est réellement l’EBITDA, à quoi il sert, comment on le calcule, et surtout, comment l’interpréter avec un œil entrepreneurial. C’est parti !

L’EBITDA : définition et avantages pour les entreprises

EBITDA est l’acronyme de « Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization ». En français, on pourrait le traduire par « Bénéfice avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions ».

En gros, c’est un résultat brut qui mesure ce que votre activité dégage comme rentabilité, avant de prendre en compte :

  • les intérêts de vos emprunts ;
  • les impôts et autres taxes ;
  • les amortissements ;
  • les provisions (notamment pour dépréciation).

En théorie, ce qui reste est ce que produit réellement l’exploitation de votre entreprise, sans les distorsions liées à vos choix financiers, à votre structure juridique ou à votre politique d’investissement.

Mais à quoi ça sert de savoir ça ?

À vrai dire, cette information est utile dans deux cas de figure :

  • pour comparer votre performance à celle d’autres entreprises de votre secteur ;
  • pour suivre l’évolution de votre activité dans le temps, indépendamment des éléments financiers ou comptables externes.

Bon à savoir : L’EBITDA n’est pas un indicateur légal obligatoire en France, mais il est massivement utilisé par les analystes, les investisseurs et les repreneurs d’entreprises.

L’EBITDA est souvent utilisé comme base de négociation lors d’un rachat ou d’une levée de fonds.

EBE, EBITDA, EBIT : quelles différences ?

En France, un autre indicateur ressemble beaucoup à l’EBITDA : l’EBE ou « Excédent Brut d’Exploitation ». Toutefois, il existe des différences subtiles, en particulier sur les éléments pris en compte. Effectivement, l’EBE exclut les produits exceptionnels et la participation des salariés, là où l’EBITDA les intègre partiellement, selon les pratiques de l’entreprise.

Autre distinction importante avec l’EBIT ou « Earnings Before Interest and Taxes », qui est un niveau plus bas que l’EBITDA, puisqu’il prend déjà en compte les dotations aux amortissements et provisions.

Autrement dit : EBITDA > EBIT > Résultat net.

En bref, l’EBITDA concerne la rentabilité brute de l’exploitation, l’EBIT, la rentabilité après amortissements et provisions, et l’EBE, une sorte de version française de l’EBITDA qui exclut les produits exceptionnels et la participation des salariés.

Comment calculer l’EBITDA ?

Sachez qu’il existe deux méthodes de calcul de l’EBITDA. À vous de choisir celle qui vous parle le plus.

Méthode 1 : à partir du chiffre d’affaires

EBITDA = Chiffre d’affaires HT – Achats et charges externes – Charges de personnel – Autres charges d’exploitation

Méthode 2 : à partir du résultat net

EBITDA = Résultat net + Charges financières + Impôts et taxes + Dotations aux amortissements et provisions

Bon à savoir : Si vous avez déjà un compte de résultat, utilisez la méthode 2 qui est rapide et fiable.

Attention néanmoins, car il y a des pièges. Certaines charges exceptionnelles peuvent fausser votre EBITDA. Faites donc bien la différence entre les charges d’exploitation et les charges extraordinaires. Si vous travaillez avec un expert-comptable, demandez-lui de vous l’indiquer clairement dans vos documents annuels.

Interpréter un EBITDA : bon ou mauvais signe ?

Un EBITDA positif indique que votre entreprise génère de la valeur brute avec son cœur de métier. Autant dire que c’est un très bon signal pour :

  • suivre la performance ;
  • convaincre des investisseurs ;
  • construire un business plan.

En revanche, un EBITDA négatif peut révéler :

  • une activité déficitaire ;
  • des coûts fixes trop lourds ;
  • un modèle économique à revoir.

Gardez à l’esprit que l’EBITDA n’est pas le bénéfice net. Il ne prend pas en compte votre stratégie de financement, ni vos charges fiscales, ni les investissements nécessaires à votre croissance.

Certes, c’est un indicateur utile, mais pas suffisant seul pour juger de la santé financière d’une société. Il est capital de le croiser avec d’autres données (trésorerie, flux de financement, dettes, etc.).

Pourquoi les investisseurs aiment-ils l’EBITDA ?

Si vous avez déjà entendu un banquier vous demander votre EBITDA, ce n’est pas pour faire joli. C’est l’un des indicateurs préférés des investisseurs, et ce, pour plusieurs raisons.

D’une part, il reflète la performance opérationnelle sans biais fiscal ou financier, et d’autre part, il permet de comparer plusieurs entreprises, peu importe leur structure.

De même, il simplifie les valorisations, en particulier avec le multiple d’EBITDA, et aide à anticiper les besoins de trésorerie ainsi que les flux futurs.

À noter que certains vont même jusqu’à appliquer un multiple sectoriel sur votre EBITDA pour valoriser votre entreprise. Par exemple, dans votre secteur, une entreprise peut valoir six fois son EBITDA. Si le vôtre est en théorie à 200 000 €, votre activité vaut potentiellement 1,2 million d’euros. Néanmoins, ce genre d’évaluation ne tient pas compte de votre dette, ni de vos perspectives réelles. C’est donc une base de discussion, pas un prix fixe.

 

Vous l’aurez compris, l’EBITDA est un outil puissant pour suivre la rentabilité brute de l’exploitation d’une entreprise. Même si vous ne l’utilisez pas encore, il vaut mieux le comprendre, surtout si vous envisagez une levée de fonds, une cession, ou si vous souhaitez simplement piloter votre activité avec plus de recul. Et si vous avez un doute sur la formule, gardez le réflexe de vous concentrer sur ce que produit votre entreprise, avant les choix de financement ou les arbitrages fiscaux.

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Alexandre MARTIN
J'aime me présenter comme un 🛠️ Swiss Army Man 🛠️ du web, m'intéressant aussi bien au marketing digital, qu'à la rédaction, au storytelling, au développement web, au design ou encore à l'expérience utilisateur (UX). Après plus de 10ans en tant que responsable marketing digital du groupe Legal2digital, les formalités des entrepreneurs n'ont plus aucun secret pour moi ! Comptez sur moi pour tout vous dévoiler de leur vie secrète 😉 !

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