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Comment vous mettre en conformité avec la directive NIS 2 ?

Table des matières

La directive NIS 2 bouleverse la manière dont les entreprises abordent la cybersécurité, la sécurité des systèmes et la gestion des risques, d’autant plus qu’elle ne concerne plus seulement quelques secteurs critiques ou des infrastructures très visibles. En effet, elle s’impose désormais à un grand nombre d’entités, de services, de fournisseurs et d’organisations, que ce soit en France où dans les autres États membres. L’enjeu est clair pour les autorités, puisqu’il s’agit de mettre les entreprises en conformité, de renforcer la résilience face aux risques cyber, de protéger l’information et de structurer une vraie organisation de la sécurité.

Néanmoins, beaucoup d’entrepreneurs se demandent comment aborder cette mise en conformité avec méthode, sans céder à la panique ni sous-estimer leurs obligations. Je vous propose donc de faire un état des lieux de cette directive NIS 2, afin de comprendre ses exigences, ses enjeux, ses sanctions potentielles et surtout les mesures concrètes à mettre en œuvre dans votre entreprise.

Comprendre la directive NIS 2 et son périmètre

La directive NIS 2 marque une étape majeure dans la régulation européenne de la cybersécurité. Effectivement, son objectif consiste à harmoniser le niveau de sécurité des systèmes d’information au sein des États membres, tout en couvrant davantage de secteurs et d’entités. On ne parle donc plus uniquement d’infrastructures critiques historiques.

Pour y parvenir, la directive intègre désormais :

  • des entreprises de taille intermédiaire ;
  • des organisations privées ;
  • des services numériques ;
  • toute entité dont l’activité joue un rôle clé dans l’économie ou la société.

Ses règles de conformité reposent sur une logique simple et se résument à identifier les risques, sécuriser les systèmes, anticiper les incidents et renforcer la résilience globale des structures.

À ce titre, la directive NIS 2 impose des obligations en matière de gestion, de gouvernance et de notification des incidents cyber, notamment par le biais de l’ANSSI qui devient un acteur central, avec un rôle de contrôle, d’audits et d’accompagnement.

Pourquoi la conformité avec NIS 2 concerne votre entreprise ?

Beaucoup d’entreprises pensent encore que la directive NIS 2 concerne uniquement les grands groupes ou les opérateurs publics. Or, c’est une erreur. Cette directive européenne s’applique aussi bien aux fournisseurs, aux prestataires de services et aux éditeurs de systèmes qu’à toute organisation intégrée dans une chaîne de valeur critique. Votre entreprise peut donc tout à fait être concernée par effet direct ou indirect, notamment avec vos partenaires.

Sachez de manière générale que votre conformité NIS 2 repose sur votre gestion des risques cyber, la protection de vos infrastructures, la sécurisation de l’information et votre capacité à réagir face aux incidents. Car une attaque ne provoque pas seulement une panne technique. Elle peut aussi et surtout bloquer des services, exposer des données sensibles et engager votre responsabilité. Et les sanctions prévues atteignent plusieurs millions d’euros, voire un pourcentage du chiffre d’affaires.

Selon l’édition 2025 du baromètre CESIN x OpinionWay, près d’une entreprise sur deux (47 %) a subi au moins une cyberattaque réussie en 2024 en France.

Quelles sont les obligations imposées par la directive NIS 2 ?

La directive NIS 2 structure les obligations des entités autour de trois axes majeurs :

  • la prévention ;
  • la réaction ;
  • la documentation.

En matière de prévention, les entreprises doivent déployer des mesures techniques et organisationnelles adaptées aux risques. Cela concerne la protection des systèmes, la sécurisation des accès, la sauvegarde des données et la surveillance des infrastructures critiques.

La réaction, quant à elle, impose une gestion formalisée des incidents. Cela implique entre autres une notification auprès des autorités compétentes, à commencer par l’ANSSI en France, et ce, dans des délais très stricts. Chaque incident cyber doit ainsi être analysé, qualifié et tracé.

Enfin, la documentation est également un pilier central de la conformité. À travers des audits, internes ou externes, l’entité doit démontrer que les exigences sont respectées dans la durée. Sur le principe, il est d’ailleurs très utile de formaliser ces obligations dans des procédures simples et compréhensibles par tous les membres de l’organisation, afin de transformer la directive en outil de gestion efficace.

Comment assurer la gestion des risques et des incidents cyber ?

Pour respecter la directive NIS 2, il ne s’agit pas de prévoir tous les scénarios, mais bien d’identifier les risques plausibles qui pèsent sur vos systèmes et vos services. Et à ce titre, il est important de comprendre que les attaques ciblent souvent des usages banals (accès distants, comptes fournisseurs, outils collaboratifs ou applications métiers).

Chaque entreprise doit être capable de détecter un incident, d’en limiter l’impact et d’assurer la notification réglementaire. Or, cela exige une organisation claire, des rôles définis et une chaîne de décision assez courte pour plus d’efficacité. Et par-dessus tout, il est primordial de tester les dispositifs mis en place, car une procédure non éprouvée reste théorique. Après tout, la résilience cyber ne dépend pas uniquement des outils, mais aussi de la capacité humaine à réagir. Et c’est justement cette maturité organisationnelle que la directive NIS 2 valorise, autant voire plus que la technologie.

Comment mettre en place une organisation et une gouvernance adaptées ?

La mise en conformité NIS 2 suppose une gouvernance explicite de la sécurité. Le texte attend en effet des entreprises qu’elles définissent des responsabilités claires au niveau de la direction, des équipes techniques et des métiers. Le message est limpide : la cybersécurité ne peut plus reposer sur une seule expertise isolée.

Mieux vaut donc formaliser une organisation transversale, qui associe la gestion, l’IT, les fonctions opérationnelles et les fournisseurs critiques. Sans oublier que la formation des membres de l’organisation est également un levier capital.

Audits, contrôles et sanctions : ce que vous devez anticiper

Vous l’avez compris, la directive NIS 2 introduit un cadre de contrôle renforcé. Les audits deviennent un outil central pour vérifier la conformité des entreprises, en portant notamment sur les mesures techniques, l’organisation, la gestion des incidents et la traçabilité des décisions. Notez qu’en France, l’ANSSI dispose de pouvoirs étendus pour demander des preuves, formuler des recommandations et déclencher des contrôles.

Quant aux sanctions prévues par la directive européenne, celles-ci peuvent atteindre plusieurs millions d’euros et ont principalement pour but de responsabiliser les entités qui négligent leurs obligations en matière de sécurité cyber. Le plus efficace reste évidemment d’anticiper ces contrôles dès la phase de mise en conformité, afin de transformer l’audit en simple formalité. Cerise sur le gâteau, une entreprise préparée démontre sa résilience, réduit les risques juridiques et renforce la confiance de ses partenaires et fournisseurs.

 

En bref, la directive NIS 2 impose une nouvelle culture de la sécurité et de la gestion des risques dans les entreprises. Et mettre votre organisation en conformité ne consiste pas seulement à cocher des cases ! Vous devez avant tout structurer une démarche durable de cybersécurité, de résilience et de responsabilité.

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Alexandre MARTIN
J'aime me présenter comme un 🛠️ Swiss Army Man 🛠️ du web, m'intéressant aussi bien au marketing digital, qu'à la rédaction, au storytelling, au développement web, au design ou encore à l'expérience utilisateur (UX). Après plus de 10ans en tant que responsable marketing digital du groupe Legal2digital, les formalités des entrepreneurs n'ont plus aucun secret pour moi ! Comptez sur moi pour tout vous dévoiler de leur vie secrète 😉 !
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