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Les chiffres 2025 de l’entrepreneuriat féminin en France

Table des matières

En France, l’entrepreneuriat féminin connaît un essor indiscutable, tout en restant confronté à des défis structurels significatifs. Chaque jour, des femmes portent des projets d’entreprises solides et innovants, mais encore trop souvent freinés par des biais persistants. Or, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les écarts avec les hommes diminuent dans certains secteurs, stagnent dans d’autres, et la question de la place des femmes dans la création d’entreprises reste un sujet plus brûlant que jamais. Les données publiées par la DGE et Bpifrance via leur baromètre 2025 de l’entrepreneuriat féminin nous offrent d’ailleurs un aperçu lucide et réaliste de cette dynamique.

Mais pour aller plus loin, je vous propose un déchiffrage plus détaillé et sans langue de bois des dernières statistiques sur l’entrepreneuriat féminin en France.

Un tiers des entreprises en France sont dirigées par des femmes

En 2025, les femmes représentent toujours environ 33 % des créateurs d’entreprises en France. Si ce chiffre est stable depuis plusieurs années, il souligne tout de même un plafond de verre qui résiste malgré les dispositifs, les programmes d’accompagnement et la mobilisation des réseaux entrepreneuriaux.

Il paraît donc déterminant de comprendre que la place des femmes dans l’écosystème entrepreneurial ne se limite pas à une question d’égalité des genres. Elle conditionne aussi la diversité des modèles d’entreprises, la capacité d’innovation et l’adaptabilité du tissu économique français. Pourtant, les projets portés par des femmes sont encore sous-financés, sous-représentés (surtout dans les secteurs technologiques et industriels) et freinés dans leur développement. Et il ne s’agit pas d’un manque de compétences ou d’ambition, mais bien de barrières systémiques encore bien ancrées.

Au XVIIIᵉ siècle, Marguerite Blakey dirigeait le « Magasin Anglais » à Paris, un commerce que son mari la laissait gérer en totale autonomie. Une exception qui montre que l’entrepreneuriat féminin n’est pas un phénomène contemporain, mais qu’il a toujours existé, et souvent dans l’ombre.

Des femmes entrepreneures plus résilientes, mais moins visibles

Fait remarquable, les entreprises dirigées par des femmes affichent une résilience supérieure à celles des hommes face aux crises économiques. En 2025, seulement 23,7 % des procédures collectives concernent des créatrices d’entreprises, là où elles représentent 33 % des créateurs.

C’est un chiffre éloquent qui reflète l’approche souvent plus prudente du développement, de la gestion financière et du pilotage des risques. Mais une fois encore, cette qualité de gestion reste peu valorisée dans les circuits de financement bancaire ou les concours d’innovation.

Les secteurs de prédilection des femmes : entre traditions et nouvelles dynamiques

En 2025, le secteur des services personnels est sans surprise majoritairement féminin. Coiffure, esthétique, bien-être, accompagnement, dans tous ces domaines, les femmes représentent plus de 52 % des créations d’entreprises.

Mais il serait réducteur de croire que l’entrepreneuriat féminin se limite à ces activités. Les secteurs de l’enseignement, de la santé, de l’action sociale ou encore de l’immobilier enregistrent, elles aussi, une présence féminine proche de la parité, voire croissante.

Plus surprenant encore, l’industrie manufacturière attire de plus en plus de femmes entrepreneures. Micro-productions, artisanat haut de gamme, innovations techniques à petite échelle, etc., on assiste à une véritable transformation des modèles de création dans ces secteurs traditionnellement masculins.

Un point noir persiste : le numérique, éternel bastion des hommes

Le secteur de la tech reste l’un des grands absents du parcours des femmes entrepreneures, avec à peine 20 % de femmes parmi les créateurs d’entreprises numériques. Le retard est donc criant.

Et pourtant, les dispositifs existent, entre French Tech Tremplin, les programmes de mentorat tech au féminin, les financements dédiés à l’innovation, etc. Sauf que les chiffres stagnent. Pourquoi ? Probablement parce que l’accès au réseau, au financement bancaire et à la légitimité reste inégal.

Géographie de l’entrepreneuriat féminin : où les femmes créent-elles leurs entreprises ?

En 2025, ce sont les territoires ultramarins qui affichent les taux les plus élevés de femmes entrepreneures, avec notamment 43,5 % à Mayotte et 40,5 % en Guadeloupe. En métropole, les régions de la Bretagne, de la Normandie et de la Nouvelle-Aquitaine se démarquent, elles aussi, positivement.

À l’inverse, l’Île-de-France, pourtant première en nombre absolu de créations d’entreprises, reste largement à la traîne avec seulement 29,7 % de femmes entrepreneures. Il y a fort à parier que le contexte hyperconcurrentiel, le coût de la vie et le manque de visibilité des femmes dans certains milieux d’affaires expliquent en partie ce paradoxe.

Micro-entrepreneuriat féminin : levier d’indépendance ou plafond de verre ?

Le statut de micro-entrepreneur reste très prisé par les femmes, puisqu’il représente 36,4 % des nouvelles micro-entreprises portées par des femmes en 2025. Il faut dire que cette forme d’entreprise, adaptée aux activités de services, permet à de nombreuses femmes de concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Toutefois, elle montre aussi ses limites, car seules 26 % de ces entreprises atteignent un chiffre d’affaires supérieur à 15 000 euros après trois ans.

Quid du financement ?

En matière de financement bancaire ou d’investissement, les femmes continuent de rencontrer plus de difficultés que les hommes. C’est un fait indéniable.

La preuve, puisqu’en 2025, 53 % des femmes porteuses de projets de reprise d’entreprise déclarent avoir rencontré un refus, contre 34 % des hommes.

Le réseau, les garanties demandées, l’évaluation du risque, etc., toutes ces notions restent biaisées, et ce, même si des acteurs comme Bpifrance ou des réseaux comme la FBF ont mis en place des dispositifs d’accompagnement dédiés à l’entrepreneuriat féminin.

Quelles perspectives pour un entrepreneuriat féminin plus impactant ?

Ce que montrent les chiffres 2025, c’est que les femmes entrepreneures sont particulièrement impliquées dans les enjeux sociétaux. 41 % des créatrices ont ainsi intégré une dimension écoresponsable dans leur entreprise, contre 33 % des hommes.

Innovation, développement durable, inclusion, transformation sociale, etc., personne ne peut nier que le profil des entreprises dirigées par des femmes correspond de plus en plus aux modèles de croissance durable recherchés aujourd’hui.

Si cela devrait suffire à convaincre les financeurs, les réseaux et les institutions de miser sur ces profils entrepreneuriaux, ce n’est pas encore le cas partout. Il faut donc continuer à valoriser l’impact des créatrices dans les business plans, les argumentaires et les indicateurs de performance.

 

En bref, l’entrepreneuriat féminin en France en 2025 est à la fois en progrès, bien qu’il reste sous-exploité. Pourtant, les femmes entrepreneures montrent une résilience à toute épreuve, ainsi qu’une rigueur et une capacité d’innovation impressionnantes qui se démarquent des hommes. Alors que leur accès à la création, au développement et aux financements est toujours aussi inégal, c’est à nous, entrepreneurs et entrepreneures, réseaux ou institutions de changer la donne et d’inverser la vapeur.

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Alexandre MARTIN
J'aime me présenter comme un 🛠️ Swiss Army Man 🛠️ du web, m'intéressant aussi bien au marketing digital, qu'à la rédaction, au storytelling, au développement web, au design ou encore à l'expérience utilisateur (UX). Après plus de 10ans en tant que responsable marketing digital du groupe Legal2digital, les formalités des entrepreneurs n'ont plus aucun secret pour moi ! Comptez sur moi pour tout vous dévoiler de leur vie secrète 😉 !
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